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ASTRONOMIE POPULAIRE.

L’étude du mouvement apparent annuel du Soleil nous a fait découvrir la précession des équinoxes, c’est-à-dire un mouvement rétrograde de 50″ par an des points par lesquels passe le Soleil quand il vient du midi au nord de l’équateur, ou quand il passe du nord au midi ; en d’autres termes, un déplacement de 50″ par an dans la ligne suivant laquelle l’équateur coupe le plan de l’écliptique.

On a reconnu que la précession n’altère pas les latitudes des étoiles, c’est-à-dire leurs distances perpendiculaires à l’écliptique ; ainsi on ne peut pas expliquer le changement de la ligne suivant laquelle le plan de l’écliptique coupe le plan de l’équateur par un déplacement du premier de ces plans ; car, répétons-le, un pareil déplacement changerait quelque peu les latitudes des étoiles. Mais si la Terre est immobile dans l’espace, son équateur sera fixe et sa ligne d’intersection avec le plan de l’écliptique, immobile lui-même, aura une position invariable ; on est alors amené forcément à la conséquence que les étoiles, indépendamment de leur mouvement apparent quotidien, éprouvent un déplacement de 50″ par an, en vertu duquel elles doivent correspondre à des points de l’écliptique de plus en plus orientaux. Mais qui ne voit combien une telle conséquence est improbable ? En effet, elle ne tend à rien moins qu’à supposer que toutes les étoiles, malgré les immenses distances qui les séparent de la Terre, malgré les distances plus prodigieuses encore qui les séparent les unes des autres, malgré leur isolement, malgré leur indépendance, s’entendent, pour ainsi dire, pour se mouvoir parallèlement au plan de l’écliptique de 50″ par an, avec le mince résultat de s’éloigner simulta-