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dans ses parties les plus éloignées du Soleil ; mais il est facile de reconnaître, par le calcul, que cette matière atteint l’orbite de la Terre lorsqu’elle sous-tend un angle de 90°. La force centrifuge qui résulterait d’un pareil mouvement aux limites de la lumière zodiacale, ne saurait être compensée par l’action attractive du Soleil, puisque sur Vénus et sur la Terre, où cette compensation existe, les temps des révolutions autour du Soleil sont respectivement de 225 et de 365 jours. La matière zodiacale se dissiperait donc très-promptement dans l’espace.

Les appendices connus sous le nom de queues, et qui accompagnent presque toujours les comètes, ne sont liés à ces astres que par une force attractive très-faible ; on peut donc admettre qu’au moment de leur passage au périhélie, la matière qui les compose se détache du corps proprement dit de la comète par l’action du Soleil, et finit par circuler définitivement autour de lui. Telle serait, d’après divers théoriciens, l’origine de la matière qui nous fait voir la lumière zodiacale, cette matière pouvant être lumineuse par elle-même ou nous réfléchir seulement les rayons du Soleil. Mais dans cette supposition, on aurait le droit de demander comment la matière des queues se serait exclusivement concentrée autour de l’équateur solaire, car les orbites des comètes, et conséquemment les orbites primitives de leurs queues, font toutes sortes d’angles avec cet équateur.

Euler a donné dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, t. ii (1748), une théorie qui comprend à la fois l’explication des queues des comètes, des aurores boréales et de la lumière zodiacale. Suivant lui l’atmosphère solaire