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LIVRE XII. — VOIE LACTÉE.

fait partie du Mémoire imprimé en 1785 dans le LXXVe volume des Transactions philosophiques, offre des régions où le nombre moyen d’étoiles qu’embrassait le champ du télescope d’Herschel n’était que de 5, de 4, de 3, de 2, de 1. On en trouve même au milieu desquelles il fallait au moins quatre champs successifs pour rencontrer trois étoiles. Ailleurs, au contraire, ces champs si restreints, ces aires circulaires de 15 minutes de diamètre, contenaient 300, 400, 500 et même 588 étoiles ! En dirigeant le télescope vers les régions les plus peuplées, l’œil appliqué à l’oculaire voyait, dans le court intervalle d’un quart d’heure, 116 000 étoiles ! Ces résultats numériques sont vraiment prodigieux. Le mot prodigieux, quant au nombre 116 000, ne semblera nullement exagéré à quiconque sait que les étoiles visibles à l’œil nu dont le ciel est parsemé pendant la totalité des nuits de l’année (liv. ix, chap. ii, t. i, p. 352), s’élèvent en somme à environ 6 000, et que les anciens n’avaient pas poussé leurs recensements au delà de 1 026. Le mot paraîtra également naturel si on l’applique aux 400, aux 500, aux 600 étoiles qui se voyaient simultanément dans le télescope, pourvu qu’on remarque qu’avec un diamètre de 15 minutes le champ de l’instrument n’embrassait que le quart de la surface apparente du Soleil.

L’aspect général de la Voie lactée, sa forme, sa composition stellaire déduits des observations télescopiques, s’expliquent fort simplement en supposant avec Herschel que des millions d’étoiles, à peu près également espacées entre elles forment une couche, une strate (a stratum), comprise entre deux surfaces presque planes, parallèles