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ASTRONOMIE POPULAIRE.

donc pas de dénombrer les étoiles dans les seules régions où elles semblaient le plus condensées : il fallait rechercher encore si, en s’écartant graduellement de ces régions, leur nombre diminuait avec régularité ou sans aucune règle. Un semblable travail semblait devoir exiger les efforts réunis de plusieurs générations d’astronomes. William Herschel, cependant, l’exécuta seul et en peu d’années, autant du moins que la question de la Voie lactée le demandait. La méthode qu’il suivit a acquis, par ses résultats, une grande célébrité. Elle était d’ailleurs très simple et consistait, suivant l’expression pittoresque de l’illustre auteur, à jauger les cieux (gaging the heavens).

Pour déterminer en étoiles les richesses comparatives moyennes de deux régions quelconques du firmament, l’observateur se servait d’un télescope dont le champ embrassait un cercle de quinze minutes de diamètre. Vers le milieu de la première de ces régions, il comptait successivement le nombre d’étoiles renfermées dans dix champs contigus, ou du moins très-rapprochés. Il additionnait ces nombres et divisait la somme par dix. Le quotient était la richesse moyenne de la région explorée. La même opération, le même calcul numérique, lui donnaient un résultat analogue pour la seconde région. Quand ce dernier résultat était double, triple… décuple du premier, il en déduisait légitimement la conséquence, qu’à égalité d’étendue, l’une des régions contenait deux fois, trois fois… dix fois plus d’étoiles que l’autre ; qu’elle offrait une condensation, une richesse double, triple… décuple.

Le tableau des jauges, des sondes du firmament qui