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Plus tard, Fabricius et son père imaginèrent « de recevoir les rayons du Soleil par un petit trou, dans une chambre obscure, sur un papier blanc, et ils y virent très-bien une certaine tache en forme de nuage allongé. »

Galilée aussi n’observait directement les taches solaires que près de l’horizon. « La tache du 5 avril 1612, dit-il, se voyait nel tramontar del Sole, au coucher du Soleil…; le 26 du même mois, nel tramontar del Sole, commença à se montrer, etc. »

À ces observations directes très-assujettissantes, très pénibles, Galilée substitua des observations dont la précision ne serait pas aujourd’hui suffisante, mais qui ne faisaient courir aucun danger à la vue. Ces dernières observations il les faisait, soit suivant le procédé imaginé par un de ses disciples, Castelli, en projetant sur un papier les rayons solaires sortant de l’oculaire de la lunette, soit par une autre méthode dans la quelle, à cause de sa simplicité, Galilée voyait la cortesia della natura ; je veux dire à l’aide de la chambre obscure sans objectif, de la chambre obscure dans laquelle la lumière ne pénètre que par un très-petit trou. À cet égard, comme on doit le remarquer, l’illustre astronome avait été précédé par Fabricius.

Avant l’invention des lunettes, avant la découverte des taches, les astronomes avaient déjà imaginé divers moyens d’observer le Soleil sans être complétement aveuglés. Les uns visaient à l’image de l’astre renvoyée par l’eau ou par tout autre miroir peu réfléchissant ; les autres regardaient à travers un trou d’épingle percé dans une carte. Apian nous apprend dans l’Astronomicum