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Ce qui va suivre n’est qu’un très-court abrégé de ce travail.

Kepler donnait aux premières observations de taches une date fort ancienne, en se fondant sur deux vers de Virgile. Dans le premier vers, le poëte dit[1] :

Ille ubi nascentem maculis variaverit ortum.
Quand le Soleil levant se montrera parsemé de taches.

Veut-on, ajoutait Kepler, ne voir dans ces paroles qu’une allusion à des nuages, j’opposerai à l’interprétation cet autre vers :

Sin maculæ incipient rutilo immiscerier igni.
Si aux taches vient se joindre la couleur de feu.

Dans les Annales de la Chine du Père Mailla, on lit qu’en l’an 321 de notre ère il y avait sur le Soleil des taches qui s’apercevaient à la simple vue.

En arrivant au Pérou les Espagnols reconnurent, suivant Joseph Acosta, que les Naturels avaient remarqué les taches solaires avant que leur existence eût été constatée en Europe.

Plusieurs historiens de Charlemagne rapportent qu’en l’année 807 une forte tache noire se montra sur le Soleil pendant huit jours consécutifs. On supposa que cette tache était Mercure, sans réfléchir que d’après les mouvements connus de cette planète, il était complétement impossible qu’elle se projetât huit jours de suite sur le Soleil.

Ce n’est pas de la durée mais de la grandeur appa-

  1. Géorgiques, liv. i, vers 432 et 454.