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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

CHAPITRE XXII

sur les atmosphères des étoiles


Mairan est le premier, je crois, qui ait regardé les nébulosités dont quelques étoiles sont entourées, comme leurs atmosphères. En 1731 il aperçut un cercle régulier de clarté autour de l’étoile d que Huygens plaçait, en 1656, complétement en dehors de la belle nébuleuse d’Orion. « Cette clarté, ajoutait-il, serait toute semblable à celle que produirait, comme je crois, l’atmosphère de notre Soleil, si elle devenait assez dense et assez étendue pour être visible avec des lunettes à une pareille distance. » (Traité de l’Aurore boréale, 2e édition, p. 263.)

On voit que Mairan a commis ici la même erreur de photométrie que William Herschel : la distance n’apporterait aucun changement à la clarté intrinsèque de l’atmosphère solaire.

Lacaille n’adopta pas les idées de son confrère à l’Académie des Sciences. Suivant lui, les étoiles nébuleuses « n’étaient que des étoiles qui se trouvaient, par rapport à nous, dans la ligne droite suivant laquelle nous regardons les taches nébuleuses. » (Acad. des Sciences, 1755, p. 195.) Un esprit aussi lucide, aussi net, aussi pénétrant, aurait bien vite renoncé à toute explication de ces phénomènes fondée sur la perspective, si le mot de probabilité avait frappé son oreille ; si un seul instant s’était offerte à lui la pensée d’examiner sous ce point de vue la découverte qu’il venait de faire, au cap de Bonne-Espérance, de quatorze étoiles nébuleuses simples ou mul-