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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

carré de 1 million au carré de 1 ; tout, quant à l’intensité, se trouverait ainsi compensé.

Cette permanence, cette égalité d’éclat dans un objet sous-tendant un angle sensible, à toutes les distances qui peuvent nous en séparer ; l’affaiblissement, au contraire, en raison du carré des distances, de la lumière d’un simple point, conduisent, ce me semble, à considérer certaines nébuleuses dites planétaires, sous un jour nouveau.

Considérons une étoile nébuleuse. L’étoile, proprement dite, est au centre ; elle ne sous-tend pas un angle sensible. La nébulosité environnante occupe, au contraire, un espace angulaire assez considérable. Cette sorte de vapeur, de matière gazeuse, peut être lumineuse par elle-même, ou nous réfléchir seulement la lumière de l’astre central ; les résultats seront exactement les mêmes.

À la distance 1, la lumière de l’étoile centrale l’emportera de beaucoup, je suppose, sur la lumière de la nébulosité. À la distance 2, l’intensité de l’étoile se trouverait réduite au quart et celle de la nébulosité ne serait pas altérée. Par le changement de distance, la nébulosité n’aurait subi de variation que sous le rapport des dimensions angulaires ; un rayon de 2 minutes, par exemple, serait devenu 1 minute.

Aux distances 3, 4,… 10,… 100, l’étoile se trouverait successivement réduite, au 9e, au 16e… au 100e… au 10 000e de son intensité primitive. Pendant que l’étoile subirait ces énormes affaiblissements, la nébulosité deviendrait 3, 4,… 10,… 100 fois plus petite qu’à l’origine, mais en conservant toujours le même éclat intrinsèque.

Quelles que soient donc primitivement (je veux dire