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ASTRONOMIE POPULAIRE.

nus et irait 8 fois au delà ! Je ne pouvais pas oublier de consigner dans ce livre de si magnifiques résultats.

Herschel s’est demandé si les atmosphères stellaires ne seraient pas des atmosphères gazeuses ordinaires, éclairées par la lumière de l’astre central, et nous la reflétant en partie. Cette question, il la résout négativement, mais d’après des considérations qui me paraissent manquer de justesse. « De la lumière réfléchie, dit l’illustre astronome, ne pourrait jamais nous atteindre à l’immense distance où nous sommes de ces objets. » (Trans. philos., 1791, p. 85.) En examinant la question avec soin, à l’aide des principes de la photométrie, on reconnaîtra que la distance ne saurait apporter aucune diminution à l’éclat apparent de l’atmosphère éclairée de l’étoile. Cet éclat, comment, en effet, le constaterait-on ? À deux distances très-différentes, aux deux distances 1 et ensuite 1 million, je suppose, on dirigerait vers l’atmosphère de l’étoile, un tuyau dont l’ouverture circulaire sous tendrait, vu de l’extrémité opposée, de l’extrémité où s’appliquerait l’œil de l’observateur, un angle constant, un angle d’une minute, par exemple. En passant de la première à la seconde distance, la quantité de lumière que chaque point de l’atmosphère exactement situé dans la direction du tuyau, enverrait dans son ouverture circulaire et de là dans l’œil, s’affaiblirait indubitablement dans le rapport du carré de 1 au carré de 1 million ; mais, d’autre part, le nombre de points de la même atmosphère que l’œil découvrirait par l’ouverture en question, serait plus grand à la station éloignée qu’à la station voisine, précisément dans le même rapport du