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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

Admettons, comme il est naturel de le croire, qu’elles aient un mouvement propre appréciable, et que malgré cela elles se conservent chacune au centre de sa nébulosité ; il en résultera que la nébulosité a un mouvement propre exactement égal à celui de l’étoile ; or, une pareille égalité équivaudra à une démonstration de la dépendance, de la liaison de l’étoile et de la nébulosité, soit que le mouvement observé provienne d’un déplacement réel, soit qu’il faille le ranger parmi les mouvements parallactiques, c’est-à-dire parmi ceux qui peuvent dépendre de la marche de notre système solaire dans l’espace. Je ne pense pas que l’étude des changements d’éclat ou d’étendue de la nébulosité puisse conduire au résultat désiré, ni aussi promptement ni avec une égale certitude.

Les mesures qu’Herschel a données des rayons de quelques-unes des atmosphères des étoiles, conduisent déjà à de curieux résultats. Admettons, par exemple, comme tout nous autorise à le faire, que l’étoile nébuleuse découverte le 6 janvier 1785, et dont il a été question précédemment, n’ait pas une seconde de parallaxe annuelle ; en d’autres termes, supposons qu’à la distance qui nous sépare de cette étoile, le rayon de l’orbite terrestre ne sous-tende pas une seconde, pas une seule seconde ; comme le rayon de la nébulosité se présente à nous sous un angle de 150 secondes, il s’ensuivra que les dernières limites de la matière laiteuse sont éloignées de l’étoile centrale de plus de 150 fois la distance du soleil à la terre. Si le centre de cette étoile coïncidait avec celui du soleil, son atmosphère engloberait l’orbe d’Ura-