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ASTRONOMIE POPULAIRE.

par elles-mêmes ; et la supposition qu’en se condensant graduellement, ces atmosphères peuvent, à la longue, se réunir aux étoiles centrales et accroître leur éclat, deviendra très-plausible ; et le souvenir de la lumière zodiacale, de cet immense zone lumineuse dont l’équateur solaire est entouré, et qui s’étend au delà de l’orbite de Vénus, s’emparera de notre esprit comme un nouveau trait de ressemblance entre certaines étoiles et notre Soleil ; et les nébuleuses dont il était tout à l’heure question, au centre desquelles on aperçoit des condensations plus ou moins prononcées qui leur donnent l’apparence de têtes de comètes, s’offriront à l’imagination comme les premières ébauches des étoiles. Il semblera presque évident pour tout astronome que ces condensations cosmiques sont comme un état de la matière lumineuse, intermédiaire entre celui des nébuleuses également brillantes dans toute leur étendue et l’état des étoiles nébuleuses proprement dites ; comme la seconde phase à distinguer dans chaque groupe de cette matière, pendant son passage de la période uniformément diffuse à l’état d’étoile ordinaire. Ces vues grandioses d’Herschel ne tendent à rien moins qu’à nous faire supposer qu’il se forme sans cesse des étoiles, que nous assistons à la naissance lente, progressive, de nouveaux soleils. Un tel résultat mérite bien que les astronomes varient les observations qui pourraient ajouter encore à sa grande probabilité actuelle.

Pour atteindre ce but, il faudra principalement, ce me semble, déterminer les positions absolues des étoiles nébuleuses, avec toute l’attention qu’on a seulement accordée jusqu’ici à la position des étoiles les plus brillantes.