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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

dère comme des étoiles nébuleuses, ce sont des étoiles proprement dites, entourées de nébulosités dépendant d’elles, faisant corps avec elles, telles que l’étoile de huitième grandeur, située sur le pied gauche de Persée, non loin de ζ de cette constellation, et que représente la figure 128. La dernière limitation que j’emploie pour distinguer cette classe d’objets célestes, a trait aux étoiles qui se projettent sur des nébulosités plus éloignées, ou en face desquelles vient s’interposer une nébulosité plus voisine. En d’autres termes, la limitation se rapporte aux étoiles qui ne sont nébuleuses qu’en apparence. Mais comment distinguer, en ce genre, l’apparence de la réalité ; comment décider si la nébulosité dont une étoile semble entourée, lui appartient en propre comme une sorte d’atmosphère, ou seulement par un effet de projection, par un effet de perspective ?

Cette question étonnera sans doute ceux qui ont lu dans le tome xxxviii des Transactions philosophiques, année 1733, un Mémoire où Derham déclare « avoir aperçu (perceived), en observant la grande nébuleuse d’Orion, que les quelques étoiles qu’on y remarque sont plus près de la Terre que la nébulosité ; où l’on trouve ensuite ces paroles encore plus explicites : « Je reconnus parfaitement que la matière nébuleuse est partout à une certaine distance au delà des étoiles qui semblent l’entourer… Cette matière paraît être enfin, tout autant par delà les étoiles fixes que les étoiles sont éloignées de la Terre. »

Herschel, malgré la force de ses instruments, n’a pu vérifier, comme on doit s’y attendre, les prétendues