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ASTRONOMIE POPULAIRE.

Les nébuleuses diffuses à formes arrondies n’ont pas, comparées aux autres, de grandes dimensions. Quelquefois, et cette circonstance paraît très-digne d’attention, il existe entre deux de ces nébuleuses rondes, bien distinctes, bien circonscrites, un très-mince filet de nébulosité qui rattache leurs circonférences ; on dirait une sorte d’indice, de témoin visible de leur origine commune.


CHAPITRE XIV

de la lumière des vraies nébuleuses


Les nébuleuses stellaires ont été regardées pendant longtemps comme de vraies nébuleuses. Il ne faut donc pas s’attendre à découvrir entre les lumières de ces deux natures de corps, des dissemblances parfaitement tranchées. Les nébuleuses composées d’une matière diffuse, continue, phosphorescente, ont cependant un aspect tout spécial, indéfinissable, dont les plus anciens observateurs à qui il fut donné d’examiner le ciel avec de bonnes lunettes, se montrèrent particulièrement frappés.

Voyez, par exemple, si Halley hésite à faire dépendre la lumière des nébuleuses d’Orion et d’Andromède (fig. 114 et 115) d’une cause toute particulière : « En réalité, dit-il, ces taches ne sont rien autre chose que la lumière venant d’un espace immense situé dans les régions de l’éther, rempli d’un milieu diffus et lumineux par lui-même[1]. »

  1. On trouve dans le Mémoire d’où j’extrais ce passage, une remarque d’autant plus singulière qu’elle était faite par un homme