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ASTRONOMIE POPULAIRE.

lumineuses qu’on ne parvient à résoudre en groupes d’étoiles qu’à l’aide des meilleurs télescopes et de forts pouvoirs amplificatifs. Ce qui a résisté à des grossissements de 50, de 100, de 150, de 200 fois, cède quand on peut pousser les grossissements jusqu’à 500, jusqu’à 1 000 et au delà. C’est ainsi qu’Herschel parvint à transformer en agglomérations d’étoiles la plupart des nébuleuses que Messier, pourvu de lunettes moins puissantes, croyait irréductibles, qu’il appelait des nébuleuses sans étoiles.


CHAPITRE III

nature des nébuleuses


Le nombre considérable de nébuleuses qui, vues avec des instruments ordinaires, semblaient des nuages lumineux, et dont Herschel avait opéré la décomposition en étoiles à l’aide de ses télescopes de 3, de 6, de 12 mètres, conduisit ce grand astronome à une généralisation hasardée. Pendant plusieurs années il soutint que toutes les nébuleuses sont des amas d’étoiles ; qu’il n’y a d’autre différence essentielle entre les nébuleuses les plus dissemblables en apparence, qu’un plus ou moins grand éloignement, ou une plus ou moins grande condensation des étoiles composantes. Il se mettait ainsi en opposition manifeste avec Lacaille qui, à son retour du cap de Bonne-Espérance, disait dans les Mémoires de l’Académie des sciences pour 1755 : « Il n’est pas certain que la blancheur de ces parties (les nuées de Magellan et les blancheurs de la voie lactée) soit causée, comme on le croit commu-