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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

employés ; quoique, d’un autre côté, la liaison intime, la dépendance mutuelle des deux parties constituantes d’un bon nombre d’étoiles binaires, résultent d’observations directes, incontestables, je ne puis m’empêcher de faire remarquer, avec M. Struve, que cette liaison, que cette dépendance, fruit de tant de recherches délicates, résulterait, pour des yeux accoutumés à voir, de la simple inspection de la table où se trouvent dénombrées les étoiles doubles de diverses classes.

Les quatre classes d’Herschel (chap. ii, p. 448), il faut bien se le rappeler ici, n’ont aucun rapport avec l’intensité des étoiles ; elles sont seulement relatives à leurs distances angulaires. La première se compose de tous les groupes binaires dans lesquels les éléments constituants sont à moins de 4 secondes d’écartement. La seconde contient les distances au-dessus de 4 et au-dessous de 8 secondes. La troisième commence à 8 secondes et finit à 16. La quatrième enfin s’étend jusqu’à 32 secondes.

Maintenant, tout le monde comprendra qu’en cherchant la probabilité que des étoiles dispersées dans le firmament sans aucune règle se présenteront par groupes de deux ; que cette probabilité, disons-nous, sera d’autant plus petite, que les groupes en question devront avoir des dimensions moindres. C’est, en effet, comme si l’on calculait la chance qu’en jetant un certain nombre de grains de blé sur un échiquier, ils se trouveront réunis, dans les cases, par groupes de deux : la chance doit évidemment diminuer en même temps que les dimensions de ces cases. Dans le problème proposé, les grains de blé sont des étoiles ; l’échiquier c’est le firmament ; les cases, pour la