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ASTRONOMIE POPULAIRE.

Il s’assura qu’il y a dans ces groupes autre chose que des étoiles indépendantes, situées fortuitement sur des lignes visuelles excessivement rapprochées ; il démontra que ces étoiles sont liées les unes aux autres, qu’elles forment de véritables systèmes ; il établit que les petites étoiles circulent autour des grandes, précisément comme la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, etc., circulent autour du Soleil ; et, chose remarquable, que certains de ces soleils tournant autour d’autres soleils, font leurs révolutions en moins de temps que n’emploie, par exemple, Uranus à parcourir son orbite.

En appliquant les mêmes calculs, remarque le physicien anglais, aux étoiles qui ne paraissent doubles et triples que dans les télescopes, leur liaison se trouverait établie sur de beaucoup plus grandes probabilités encore. Et qu’eût dit Michell si, de son temps, on avait connu certains groupes binaires tels que η d’Hercule et γ de la Couronne, dont les deux parties constituantes peuvent à peine être séparées à l’aide des meilleures lunettes et des plus forts grossissements ! Avec un peu plus de confiance dans les résultats du calcul des probabilités, les astronomes praticiens eussent commencé les observations des étoiles multiples, dès l’année 1767. Cette confiance, l’ingénieux auteur des calculs dont je viens de donner une idée, l’avait à tel point, qu’il parlait déjà, dans son Mémoire, de l’existence d’étoiles tournant les unes autour des autres, comme d’un moyen de résoudre diverses questions délicates d’astronomie physique.

Quoique aujourd’hui les principes des probabilités commencent à être fort répandus, je dirai même fort