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ASTRONOMIE POPULAIRE.

on était parti : il suffit de voir si elles s’accordent avec une orbite qui ne saurait être la véritable, dans le cas où l’on aurait déduit sa forme d’une supposition erronée. Or, beaucoup de comparaisons ont été faites entre les suppositions des étoiles satellites réellement observées, et les positions conclues des ellipses calculées. Les discordances n’ont pas dépassé les petites incertitudes inhérentes à ce genre difficile de mesures.

Ainsi, en admettant que, jusqu’aux derniers confins du monde visible, il existe une force attractive qui s’exerce en raison inverse du carré des distances, les calculateurs des orbites des étoiles doubles s’étaient placés dans le vrai ; ainsi, les étoiles sont régies par la même force qui, dans notre système solaire, préside à tous les mouvements des planètes et des satellites ; ainsi, cette célèbre attraction newtonienne, dont l’universalité n’était jusqu’ici établie que jusqu’aux limites de l’espace embrassé par la planète la plus éloignée du soleil, c’est-à-dire par Neptune, devient universelle dans toute l’acception grammaticale de ce terme.

Il ne faut pas croire qu’on pouvait, sans aucun scrupule, donner cette extension indéfinie à la découverte de Newton. L’existence de l’attraction, dans toutes les parties du système composé du Soleil et des planètes qui l’entourent, était un fait capital dont on avait découvert les lois et suivi les conséquences avec un succès merveilleux ; mais il n’en résultait pas que la vertu attractive fût inhérente à la matière, que de grands corps ne pussent pas exister dans d’autres régions, dans d’autres systèmes, sans s’attirer mutuellement. À plus forte raison n’aurait-