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ASTRONOMIE POPULAIRE.

p. 411) avait la constitution physique des étoiles permanentes, l’explication de la couleur bleue, par l’affaiblissement de la combustion, devrait être écartée. Cet astre, en effet, qui au moment de son apparition subite, le 11 novembre 1572, surpassait tellement en éclat les étoiles les plus brillantes du firmament, qu’on le voyait à la simple vue en plein midi, était alors d’une blancheur parfaite. En janvier 1573, sa lumière, déjà notablement affaiblie, avait jauni ; plus tard, elle prit la couleur rougeâtre de la planète de Mars, d’Aldebaran ou de α Orion ; au rouge succéda, disent les observateurs contemporains, le blanc livide de Saturne, et cette dernière nuance persista jusqu’au moment de la disparition entière de l’astre. Dans tout cela, aucune mention de bleu. L’étoile nouvelle de 1604 ne présenta pas non plus cette dernière couleur. Il est donc établi, par deux exemples frappants, qu’une étoile peut naître, acquérir le plus haut degré d’incandescence, diminuer ensuite jusqu’à disparaître entièrement, sans jamais bleuir ! il faut cependant remarquer que la disparition des étoiles de 1572 et de 1604 ayant été observée à l’œil nu, on pourrait soutenir, à la rigueur, que le bleu s’y montra seulement lorsque ces étoiles allaient presque en s’affaiblissant, lorsqu’elles commencèrent à se trouver dans la classe des étoiles télescopiques. Au surplus, reste toujours cette question : Les étoiles nouvelles et les étoiles permanentes sont-elles de la même nature ? Les étoiles permanentes, comme notre soleil, ne brillent peut-être que par une atmosphère gazeuse qui les entoure ; or, le propre d’un gaz dont on affaiblit la condensation, c’est de devenir bleu.