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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

ruptibilité des cieux, sans regarder ces étoiles comme des créations nouvelles, Riccioli supposa (Almagestum novum, 1651) qu’il existe au firmament certaines étoiles qui, de toute éternité, sont lumineuses seulement dans une moitié de leur surface et obscures dans l’autre moitié. Bérose le Chaldéen avait déjà constitué la lune de cette manière, à l’occasion d’une explication absurde des phases. Riccioli ajoutait : « Quand Dieu veut montrer aux hommes quelques signes extraordinaires, il fait tourner brusquement une de ces étoiles sur son centre ; par une semblable révolution, l’étoile se dérobe à nos regards soit subitement, soit seulement peu à peu, comme la lune dans son décours, suivant les circonstances du mouvement.

Après avoir tant hésité à recourir à des mouvements de rotation pour expliquer les changements d’intensité réguliers et rapides qu’offrent les étoiles périodiques, on est allé jusqu’à faire dépendre de la même cause les apparitions des étoiles nouvelles. Ainsi les étoiles, citées par des historiens, qui se montrèrent en 945 et en 1264, dans la région du ciel comprise entre Céphée et Cassiopée, seraient d’anciennes apparitions de l’étoile de 1572.

Il est naturel d’opposer à cette hypothèse que les trois époques ne sont pas également espacées ; que de 945 à 1264, on compte 319 années, et que de 1264 à 1572, il y en a 308 seulement. À cela voici la réponse : des étoiles périodiques à courts intervalles et fréquemment observées, ont présenté des irrégularités proportionnellement aussi fortes.