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ASTRONOMIE POPULAIRE.

astronomes du XVIe siècle. Pourquoi n’en fut-il pas ainsi ? La réponse à cette question n’est pas difficile à trouver. Avant le commencement du XVIIe siècle, avant la découverte des lunettes, on n’avait aperçu ni les taches du soleil, ni les taches beaucoup plus faibles qui se montrent quelquefois à la surface des planètes, aucun astre ne s’était donc offert encore aux yeux des astronomes avec un mouvement de rotation sur son centre. Copernic, il est vrai, dans son mémorable traité de Revolutionibus, faisait tourner la terre ; mais l’assimilation, sous un pareil rapport, de notre globe au soleil ou aux étoiles était une de ces témérités que les hommes de génie ont seuls le droit de se permettre.

Ce que je viens de nommer une témérité, se trouve en toutes lettres dans la dissertation que Kepler publia à l’occasion de l’étoile nouvelle de 1604 : « Il est croyable, disait le grand astronome, que toutes les planètes et les fixes tournent autour de leurs axes. » Plus tard, en 1609, il étendit sa conjecture au soleil. Le xxxiie chapitre de l’immortel ouvrage de Motibus stellœ Martis renferme ce passage : « Le corps du soleil est magnétique, il tourne autour de lui-même. »

La glace était alors rompue. Les lunettes allaient d’ailleurs vérifier les prédictions de Kepler et mettre définitivement les astronomes en possession d’un nouveau moyen d’expliquer certains phénomènes du ciel étoilé. Cependant cinquante années s’écoulèrent avant qu’ils songeassent à en faire usage.

Pour rendre compte de l’apparition des étoiles de 1572 et de 1604, sans enfreindre la maxime de l’incor-