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ASTRONOMIE POPULAIRE.

En résumé, l’astre du milieu de novembre 1572, s’éloignant de la terre avec la vitesse de la lumière, n’aurait passé, par l’effet de son changement de distance, d’une grandeur à la grandeur suivante qu’en six ans ; il eût employé trente-six ans entiers à descendre de la première à la septième grandeur. Rapprochons ces calculs des résultats des observations.

En mars 1573, l’étoile nouvelle de Cassiopée était encore de première grandeur.

Un mois après, en avril 1573, elle était déjà descendue à la deuxième grandeur.

Vainement, pour expliquer une si rapide variation d’intensité à l’aide d’un simple changement de distance, aurait-on doué l’étoile d’une vitesse plus grande que la vitesse de la lumière, ou, si l’on veut, d’une vitesse infinie. Cette dernière supposition elle-même ne réduirait que de moitié les nombres trouvés.

Il est sans doute inutile de pousser ces considérations plus loin. J’ajouterai seulement un fait en faveur de ceux que de semblables calculs peuvent intéresser. L’étoile nouvelle de première grandeur en mars 1573, était descendue à la septième grandeur en mars 1574 ; alors, en effet, aucun astronome ne la voyait plus à l’œil nu.

Lorsque Cardan soutenait que l’étoile nouvelle de 1572 était celle qui se montra aux Mages et les conduisit à Bethléem ; lorsque Théodore de Bèze, embrassant la même hypothèse, ajoutait que cette apparition annonçait le second avénement du Christ, comme l’apparition biblique avait précédé le premier, ils faisaient l’un et l’autre de l’astrologie et non de l’astronomie. Je puis