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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

de rendre compte des variations d’intensité de l’étoile de 1572, des conséquences devant lesquelles, suivant moi, les plus hardis auraient reculé. Le lecteur va en juger.

L’étoile de 1572 se trouvant dans la région des étoiles ordinaires, sa distance à la terre était au moins égale à celle que la lumière parcourt en trois ans.

En point de fait, au moment de sa brusque apparition et plusieurs mois après, l’étoile nouvelle surpassait les plus brillantes étoiles de première grandeur anciennement connues. Pour qu’une étoile de première grandeur devienne de seconde en s’éloignant directement de la terre, il faut, nous l’avons prouvé (chap. v, p. 361), qu’elle ait cheminé d’une quantité égale à sa distance primitive. Ainsi l’étoile de première grandeur de 1572 ne se serait affaiblie jusqu’au deuxième ordre qu’après avoir rétrogradé d’un nombre de lieues au moins égal à celui que la lumière franchit en trois ans. Six ans au moins, se seraient écoulés entre le dernier jour de la période durant laquelle l’étoile brilla de tout son éclat, et le premier jour où on ne l’aurait plus vue que de seconde grandeur, « quand même la vitesse de translation de l’étoile eût été égale à celle de la lumière. » Il aurait fallu, en effet, trois ans pour le passage de l’étoile de la position de première à la position de seconde grandeur, et trois ans pour le trajet de la lumière entre cette seconde position et la première. En maintenant toujours la même supposition sur la vitesse du corps volumineux de l’étoile, le passage de la deuxième grandeur à la troisième aurait exigé un nouvel intervalle de six ans, et ainsi de suite jusqu’à la septième grandeur.