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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

Mais le célèbre astronome de Brême avait été prévenu par Chéseaux de Lausanne, qui, dans son ouvrage sur la comète de 1744, publié cette même année, avait également abordé la question et était arrivé au même résultat.

Il est peu concevable que les deux savants que je viens de nommer n’aient ni l’un ni l’autre eu l’idée que dans le nombre infini d’étoiles dont ils supposent l’espace indéfini parsemé, il doit y en avoir un nombre infini de complétement obscures et opaques. Cette simple observation renverse, ce me semble, leurs calculs par la base et réduit à néant les conclusions qu’ils en ont tirées. N’est-il pas évident que l’ensemble de toutes ces étoiles obscures et opaques doivent former comme une enveloppe indéfinie en dehors de laquelle rien ne peut être visible, les rayons de chaque étoile située au delà des dernières parties constituantes de cette enveloppe rencontrant sur leur route un écran qui les arrête.

Olbers regardait la transparence imparfaite de l’espace comme le moyen que le créateur avait employé pour mettre les habitants de la terre en mesure d’étudier l’astronomie dans ses détails. « Sans cela, disait-il, nous n’aurions aucune connaissance du ciel étoilé, notre propre soleil ne pourrait être découvert qu’avec peine à l’aide de ses taches, la lune et les planètes ne se distingueraient que comme des disques obscurs sur un fond éclatant comme le soleil, etc., etc. »

Mais il serait superflu, répétons-le, de s’étendre davantage à ce sujet ; les astronomes n’ont-ils pas constaté que des étoiles jadis visibles ont totalement disparu ? Ainsi