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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

Pour constater ce fait par une expérience, on n’a qu’à observer une occultation d’étoile de première grandeur par la lune. Il arrivera rarement que l’étoile sous-tende moins de 2″. La lune parcourt de l’occident à l’orient 1/2 seconde de degré par seconde de temps, le diamètre de l’étoile devrait donc employer, s’il avait quelque réalité, quatre secondes pour disparaître ; il disparaît, au contraire, dans un temps inappréciable lorsque le bord de la lune atteint le centre apparent du disque. Ainsi, ce diamètre est entièrement fictif. On arrive à la même conclusion en observant les étoiles à l’aide de bons micromètres et de grossissements variables.

En thèse générale, on doit donc prendre pour le diamètre des étoiles la plus petite valeur qu’on lui ait jamais trouvée, sans avoir même la certitude que cette plus petite valeur représente le diamètre réel.

Je trouve dans les Mémoires d’Herschel (Transactions philosophiques pour 1803) qu’en octobre 1781 le diamètre angulaire de Wéga de la Lyre, mesuré à l’aide d’un micromètre particulier (micromètre à lampe), et avec un grossissement de six mille fois, n’était que de 36 centièmes de seconde (0″,36) ; que le 7 juillet 1780, Arcturus, vu à travers un brouillard, n’avait que deux dixièmes de seconde (0″,2) de diamètre.

En prenant ces dimensions pour réelles, et d’après les distances les plus petites que l’on puisse supposer de ces étoiles à la terre (distances telles que leur lumière arrive en 3 ans), leurs diamètres réels seraient respectivement de 14 millions et de 8 millions de lieues. Mais, je le répète, ces diamètres, quoique très-atténués à raison de