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ASTRONOMIE POPULAIRE.

vait être le plus convenable de fixer le commencement du jour civil.

Les Juifs, les anciens Athéniens, les Chinois, les Italiens, etc., commençaient le jour au coucher du soleil.

Jusqu’à ces derniers temps, chez les Italiens, on comptait tout d’un trait vingt-quatre heures entre deux couchers consécutifs du soleil, et non pas deux périodes de douze heures.

Une horloge italique ou réglée en telle sorte qu’elle indiquait 0h 0m 0s au coucher du soleil, le jour du solstice d’hiver, et vingt-quatre entre les couchers des 21 et 22 décembre, avançait graduellement d’une manière sensible, c’est-à-dire marquait plus de 0h 0m 0s aux moments des couchers du soleil qui suivaient celui du 21 décembre. La différence grandissait à mesure qu’on s’approchait du solstice d’été. Le contraire avait lieu quand le soleil, par un mouvement rétrograde, revenait du solstice d’été au solstice d’hiver. Dans l’un et dans l’autre cas, les écarts en plus ou en moins se seraient élevés à plusieurs heures. Il fallait donc toucher sans cesse à l’horloge.

On a cru justifier cette méthode si défectueuse de régler les montres en disant que, dans un instant quelconque, elle apprenait aux voyageurs de quel nombre d’heures et de minutes de jour ils pouvaient disposer avant que la nuit les atteignît. Le soleil devant toujours se coucher à 24 heures d’une montre italique, si cette montre marque 21 heures, 20 heures, 19 heures, etc., c’est qu’il y a encore 3 heures, 4 heures, 5 heures, etc., de jour proprement dit à courir. Mais de quel poids peut être un pareil avantage, quand on songe à l’inconvé-