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ASTRONOMIE POPULAIRE.

la même marche en cadence, sans interruption et sans fin. »

Euclide, le géomètre (voir l’ouvrage intitulé Phénomènes) enchâssait les étoiles dans une sphère solide ayant l’œil de l’observateur à son centre. Ici la conception était présentée comme la déduction de ces observations exactes et fondamentales : La révolution se fait tout d’une pièce ; elle n’altère, à aucune époque de la journée, ni la forme ni les dimensions des constellations.

Ces opinions, ces résultats d’observations remontent à environ 275 ans avant notre ère.

Cicéron, à une époque comprise entre l’an 106 et l’an 43 avant notre ère, se déclarait le partisan de la solidité des cieux. Suivant lui l’éther était trop peu dense pour imprimer le mouvement aux étoiles ; il fallait donc qu’elles fussent placées sur une sphère particulière et indépendante de l’éther.

Du temps de Sénèque, l’existence des cieux solides avait dû soulever déjà des difficultés, car le philosophe n’en fait mention que sous la forme de question et avec l’expression du doute. Voici ses propres paroles : « Le ciel est-il solide et d’une substance ferme et compacte ? » (Questions naturelles, livre ii.)

Au Ve siècle, Simplicius, commentateur d’Aristote, parlait aussi de la sphère des fixes. Cette sphère ne s’offrait pas seulement à lui comme un artifice propre à caractériser avec précision les phénomènes du mouvement diurne : elle était à ses yeux un objet matériel et solide.