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ASTRONOMIE POPULAIRE.

verte de la visibilité des étoiles en plein jour. (Mémoire lu à l’Académie en octobre 1669.)

Dans une lettre de Picard à Hévélius, en date du 16 novembre 1674, mais dont la traduction n’a paru qu’en 1787, l’astronome français cite, comme une observation dont on n’avait pas même eu l’idée avant lui, la détermination de la hauteur de Vénus faite le 16 avril 1670, peu de temps avant midi. Picard rappelle à l’astronome de Dantzig qu’à l’aide de ses pinnules télescopiques (de ses lunettes) il observe les hauteurs méridiennes des plus belles étoiles peu de temps avant ou peu de temps après midi. (Mémoires de l’Académie des sciences, 1787, page 398.)

Dans l’ouvrage publié par Derham en 1726, intitulé : Philosophical experiments and observations of the late eminent doctor Robert Hooke, je trouve, page 257, une leçon du célèbre physicien, portant la date de février 1693, et à la page 265 de cette même leçon, le passage suivant :

« Par le secours du télescope, je découvris la parallaxe de l’orbite terrestre, et la visibilité des étoiles fixes à toutes les époques de la journée. »

Autant que j’ai pu le comprendre, Hooke faisait remonter cette découverte à l’année 1677. Elle aurait donc été de quarante-deux ans postérieure aux observations de Morin, et de huit ans plus moderne que l’annonce imprimée de la découverte de Picard, faite dans les Mémoires de l’Académie des sciences. Ainsi, de ce côté, il n’y a pas de réclamation possible. Une note de Derham, à cette occasion, n’eût certainement pas été hors de propos.