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LIVRE V. — DE LA VISIBILITÉ DES ASTRES.

parte) des étoiles fixes. (Galilée, tome vii de l’édition de Milan, page 312.)

En juin 1637, Galilée était atteint, à la villa d’Arcetri, d’une fluxion aux yeux qui le rendait presque aveugle. Les observations qu’il cite de planètes et d’étoiles, vues en plein jour, devaient donc être d’une date antérieure ; mais quelle est cette date ?

Les termes dont se sert Galilée sont trop absolus. La visibilité de Jupiter pendant toute la journée, surtout à l’aide d’une petite lunette grossissant trente fois seulement, dépend de la distance angulaire de la planète au soleil. Cette circonstance aurait dû, je crois, figurer dans le récit que Galilée faisait de ses observations de jour.

Au reste, en jugeant comme il est toujours indispensable de le faire, sauf de rares exceptions, les questions de priorité d’après les dates des publications, il est évident que c’est à Morin qu’il faut remonter pour trouver la première observation authentique d’une étoile vue en plein jour.

Cette observation avait été probablement oubliée même en France, car on nous apprend, dans l’histoire de l’Académie, que Picard, en 1669, le 3 mai, fut très-surpris de pouvoir observer la hauteur méridienne du cœur du Lion (Régulus) près de treize minutes avant le coucher du soleil.

Le 13 juillet de la même année, Picard observa la hauteur méridienne d’Arcturus, lorsque le soleil était encore à 17 degrés de hauteur.

Picard donne lui-même la date de 1668 à sa décou-