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ASTRONOMIE POPULAIRE.

nu du fond d’un puits ou à travers un long tube noir semblable à un tuyau de cheminée, comment expliquer le fait ? d’une manière très-simple, ce me semble.

Le champ de la vision à l’œil nu, c’est-à-dire la série des objets que l’œil peut saisir d’un seul coup en restant immobile, est de 90° d’après les anciens, de 135° horizontalement et de 112° verticalement suivant Venturi ; de 150° horizontalement, et de 120° verticalement selon M. Brewster.

L’œil immobile et tourné vers le firmament reçoit donc des rayons de tous les points de l’atmosphère occupant une surface circulaire de plus de 100° de diamètre. On voit quel doit être dans cette position l’éclairement régulier de la rétine. Ajoutons que la cornée n’est pas parfaitement diaphane, qu’elle agit jusqu’à un certain point comme un verre dépoli, que dès lors elle répand sur la rétine les rayons atmosphériques qui la frappent dans tous les sens.

Envisagée sous cet aspect, la rétine d’un œil dirigé vers le zénith doit recevoir des rayons provenant de tous les points de l’atmosphère contenus dans un hémisphère entier, et être assez fortement éclairée pour que l’image d’une étoile ne puisse prédominer sur ce fond lumineux. Arrêtez à l’aide d’un tuyau la plus grande partie de la lumière qui arrivait à la cornée, et dès ce moment, les rayons de l’étoile, concentrés en un point sur la rétine, pourront prédominer sur ceux qui éclairent le même point, soit directement, soit par voie de diffusion.

Remarquons, d’après ce que nous avons dit (liv. iii, ch. xii, p. 115) que dans la position particulière où nous le