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LIVRE V. — DE LA VISIBILITÉ DES ASTRES.

une valeur assez grande pour rentrer dans la catégorie des mouvements qui facilitent la visibilité d’une faible lumière se projetant sur un fond lumineux.

Enfin, comme dans la lunette, le champ de la vision éclairé par l’atmosphère devient de plus en plus obscur à mesure que le grossissement augmente, tandis que l’intensité de l’étoile est constante ; la lunette, toutes les circonstances restant les mêmes, doit faire voir des étoiles d’autant plus faibles que le grossissement est plus fort, ce qui est conforme aux observations.

Quant aux planètes, leur visibilité n’est pas favorisée par l’augmentation du grossissement. Cette augmentation diminue l’intensité de l’image planétaire, mais la diminution ayant lieu dans le même rapport que celle du champ, le rapport de ces deux lumières reste le même en passant d’un grossissement à l’autre ; seulement, plus le grossissement est fort, plus le déplacement de la planète tenant au mouvement diurne du ciel paraît rapide. Or, dans certaine limite, cette rapidité accroît la visibilité comme nous l’avons établi.

J’ai fait abstraction, dans tout ce qui précède, de certaines augmentations des diamètres des étoiles, provenant d’effets de diffraction ou d’interférences, et qui doivent un peu atténuer la visibilité des étoiles dans des lunettes. Nous n’avons pas non plus mentionné la plus forte réflexion que la lumière subit sur les surfaces obliques des oculaires de très-courts foyers. La discussion de détails aussi minutieux serait ici hors de place.

Nous devons remarquer en finissant, que la distinction établie entre les observations faites de nuit et les observa-