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ASTRONOMIE POPULAIRE.

« Lesquelles sont appelées les sept quoiqu’il n’en paraisse que six. »

Eh bien ! il y a des personnes qui en voient réellement sept. Le docteur Longs était de ce nombre. Il cite un de ses amis qui en comptait huit. Kepler rapporte même que son maître Mæstlin, sans le secours de lunettes ou de besicles, distinguait dans ce même groupe des pléiades jusqu’à quatorze étoiles.

La visibilité des très-petits objets, et particulièrement des étoiles, dépend non-seulement de la sensibilité de la rétine, mais encore de la perfection avec laquelle les images vont se peindre sur cet organe, La concentration des images dans un petit espace exerce surtout une grande influence lorsqu’il s’agit de la visibilité d’objets voisins. C’est probablement à cette cause qu’il faut attribuer les jugements contradictoires auxquels on est arrivé sur la possibilité de voir à l’œil nu les satellites de Jupiter. Pour soumettre cette idée à l’épreuve d’une expérience directe, je fis construire une lunette qui avait un objectif et un oculaire exactement de même foyer ; un pareil instrument permettait bien de terminer les images des objets, de faire disparaître en très-grande partie ces longs rayons divergents qui accompagnent l’image d’une étoile sans rien ajouter à la puissance optique de l’œil. Avec cette lunette d’un nouveau genre, tous les jeunes astronomes de l’Observatoire de Paris (MM. E. Bouvard, Laugier, Mauvais, Goujon, Faye), ont pu apercevoir dès le premier essai un satellite convenablement écarté de la planète.

M. D’Anjou rapporte que des peuplades de la Sibérie,