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ASTRONOMIE POPULAIRE.

triques, et où l’on n’observe qu’avec des verres ou lentilles ; les télescopes à miroirs ont été aussi divisés en catoptriques, quand ils n’ont que des miroirs, et en catadioptriques quand ils sont composés de miroirs et de lentilles. Les télescopes et microscopes diffèrent essentiellement les uns des autres par les dispositions des deux verres qui les composent. Dans le télescope dioptrique, ou lunette, le verre à long foyer et à large ouverture est tourné du côté de l’objet : c’est l’objectif de l’instrument. L’objectif dans le microscope est au contraire le verre de plus court foyer.

John Dollond prit part, en 1757, à la polémique qu’Euler avait soulevée, touchant la possibilité d’exécuter des lunettes sans couleurs, des lunettes achromatiques, comme on a dit plus tard (liv. iii, chap. xi, p. 110). On sait qu’aux yeux du grand géomètre allemand cette possibilité résultait d’un prétendu achromatisme de l’œil. Klingenstierna répandit sur le sujet quelque clarté nouvelle ; enfin, Dollond constata que l’expérience de Newton, sur laquelle roulait le débat, était entachée d’erreur. En opposant un prisme à angle variable et rempli d’eau à un prisme de verre ordinaire, le célèbre opticien montra que le rayon qui sortait sans coloration de l’ensemble des deux prismes s’était réfracté, et, d’autre part, que ce même rayon, quand il n’éprouvait pas de réfraction, quand il sortait de l’appareil parallèlement à sa direction initiale, formait un spectre coloré sensible, offrant à ses deux bords surtout des iris manifestes.

Dès qu’il fut établi ainsi que certaines combinaisons de prismes déviaient la lumière sans opérer la séparation des