Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
ASTRONOMIE POPULAIRE.

preuve les assertions de Fuccarius, qui tendraient à ébranler la juste admiration dont le monde savant a entouré l’immortel Galilée.

On disait, du temps de Galilée, que le pape Léon X possédait une lunette au moyen de laquelle il voyait de Florence les oiseaux qui volaient à Fiesole.

Je ne vois pas la conclusion qu’il est possible de tirer raisonnablement d’un pareil fait contre la sincérité du grand philosophe florentin.

Les lunettes sorties des mains de Galilée grossirent successivement, quatre, sept et trente fois les dimensions linéaires des astres. Ce dernier nombre, l’illustre astronome de Florence ne le dépassa jamais.

Quant aux instruments à l’aide desquels Huygens fit ses belles observations, je crois que c’étaient des lunettes de 12 et de 23 pieds de long (de 4m et 7m, 5), de 2 pouces 1/3 d’ouverture (63 millimètres), et qu’elles ne grossissaient que quarante-huit, cinquante et quatre-vingt douze fois. Rien ne prouve que Jean-Dominique Cassini ait jamais appliqué à ses meilleures lunettes des grossissements linéaires de plus de cent cinquante fois. Auzout, qui, en même temps astronome et artiste, était parfaitement au courant de l’état de l’optique pratique à son époque (1664), cite les meilleures lunettes du célèbre Campani de Rome, des lunettes de 17 pieds de long (8m, 5), qui ne donnaient sur le ciel qu’un grossissement de cent cinquante fois. Il cite encore une lunette de 35 pieds (11m, 5), sortie des ateliers de Rives, à Londres, présentée en cadeau par le roi d’Angleterre au duc d’Orléans, et dont le grossissement maximum s’élevait à