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LIVRE IV. — HISTOIRE DES INSTRUMENTS.

peu l’une de l’autre, sans dire si cette manœuvre avait pour objet l’examen du travail de l’artiste ou toute autre cause, paya et disparut. Lippershey se mit incontinent à imiter ce qu’il venait de voir faire, reconnut le grossissement engendré par la combinaison des deux lentilles, attacha les deux verres aux extrémités d’un tube, et se hâta d’offrir le nouvel instrument au prince Moritz de Nassau.

Suivant une autre version, les enfants de Lippershey, en jouant dans la boutique de leur père, s’avisèrent de regarder au travers de deux lentilles, l’une convexe, l’autre concave ; ces deux verres s’étant trouvés à la distance convenable, montrèrent le coq du clocher de Middelbourg grossi ou notablement rapproché. La surprise des enfants ayant éveillé l’attention de Lippershey, celui-ci, pour rendre l’épreuve plus commode, établit d’abord les verres sur une planchette ; ensuite il les fixa aux extrémités de deux tuyaux susceptibles de rentrer l’un dans l’autre. À partir de ce moment, la lunette était trouvée.

Les principaux documents qui ont servi à rédiger ce chapitre, en ce qui concerne Lippershey, ont été empruntés à un Mémoire de M. Olbers, publié dans l’Annuaire de Schumacher de 1843.

J’ai supprimé de l’article d’Olbers un passage extrait d’une lettre de Fuccarius à Kepler, passage qui cherchait à montrer que Galilée avait déjà vu et touché de ses mains une lunette hollandaise quand il reproduisit cet admirable instrument.

Il m’a semblé qu’on ne devait pas accueillir sans