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ASTRONOMIE POPULAIRE.

« Cicéron a mentionné une Iliade d’Homère écrite sur un parchemin (membrane), qui tenait dans une coquille de noix. » (Pline, Histoire naturelle, livre vii, ch. xxi.)

Pline rapporte que « Myrmécide (Milésien) exécuta en ivoire un quadrige qu’une mouche couvrait de ses ailes. » (Pline, Hist. nat., livre vii, ch. xxi. Voir aussi. Élien, Hist. liv. Ier, chap. xvii.)

A moins de prétendre que la vue de nos ancêtres surpassait en puissance celle des artistes modernes les plus exercés, ce qui serait démenti par bien des observations astronomiques, ces faits établissent que l’on connaissait en Grèce et à Rome, il y a près de vingt siècles, la propriété amplificative dont jouissent les loupes. Nous pouvons, au reste, faire un pas de plus et emprunter à Sénèque un passage d’où ressortira la même vérité d’une manière encore plus directe, plus décisive.

Dans le livre Ier des Questions naturelles, ch. vi, on lit : « Quelque petite et obscure que soit l’écriture, elle paraît plus grande et plus claire à travers une boule de verre remplie d’eau. »

Dutens a vu au musée de Portici des loupes anciennes qui n’avaient que 9 millimètres de foyer. Il possédait lui-même une de ces loupes, mais d’un plus long foyer, provenant des fouilles d’Herculanum. (Dutens, 2e édition, tome II, p. 224.)

Dutens aurait été plus exact en disant : J’ai vu au musée de Portici des sphérules de verre. Le mot loupe implique, en effet, des usages optiques, et les petites sphères de Pompéi, d’Herculanum, étaient uniquement destinées à remplacer les pierres précieuses dans la parure