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LIVRE IV. — HISTOIRE DES INSTRUMENTS.

répandirent alors dans tous les observatoires de l’Europe.

En 1672, Cassegrain, artiste français, modifia la forme du télescope proposé par Grégory. Il substitua au petit miroir concave du savant écossais un miroir convexe, lequel conséquemment devait être plus rapproché du grand miroir que le foyer principal de celui-ci : par cet artifice, le télescope devenait un peu plus court. On a découvert depuis que le télescope de Cassegrain, toutes circonstances étant égales, donne plus d’éclat aux images que celui de Grégory. On a expliqué cette supériorité par la circonstance que les rayons se réfléchissent sur le petit miroir convexe avant de s’être croisés, et en supposant qu’une partie des rayons s’éteint dans l’acte de leur croisement.

Mais c’est surtout à partir des travaux de William Herschel que les télescopes à réflexion deviennent populaires.

Avant d’avoir trouvé des moyens directs, certains, de donner aux miroirs la forme de sections coniques avec lesquelles l’aberration de sphéricité devait disparaître, il fallait bien qu’Herschel, comme tous les opticiens ses prédécesseurs, cherchât à atteindre le but en tâtonnant ; seulement ses essais étaient dirigés de telle sorte que dans son mode de travail il ne pouvait y avoir de pas rétrograde.

Dans ce mode de travail, le mieux, quoi qu’en dise un ancien adage, n’était jamais l’ennemi du bien. Quand Herschel entreprenait la construction d’un télescope, il fondait et façonnait plusieurs miroirs à la fois, dix par exemple. Celui de ces miroirs auquel des observations célestes faites dans des circonstances favorables assi-