Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
LIVRE IV. — HISTOIRE DES INSTRUMENTS.

étamées, de 16 centimètres sur 22, éloignées les unes des autres d’environ 9 millimètres. Chacune de ces glaces pouvait séparément se mouvoir dans tous les sens.

Le 10 avril, Buffon enflamma, presque subitement, une planche de sapin goudronnée à la distance de 49 mètres, avec 148 glaces seulement. Le foyer embrasé avait 41 centimètres de diamètre.

Le même jour, 148 glaces enflammèrent une planche de hêtre, goudronnée en partie, et placée aussi à la distance de 49 mètres.

Ainsi les deux incendies en question ont pu être produits sans le concours d’un véritable miroir concave.

Le premier qui paraisse avoir appliqué une lentille oculaire à l’observation d’une image engendrée par réflexion sur un miroir concave, est le père Zucchi, jésuite italien. Dans un ouvrage publié à Lyon en 1652, intitulé Optica philosophia, cité par Fontenelle et par le père Abat, le père Zucchi dit « qu’il lui vint en pensée, en 1616, d’employer des miroirs concaves de métal à la place des objectifs de verre, pour obtenir par la réflexion les mêmes effets qu’on produit par la réfraction, et qu’ayant appliqué une lentille concave à l’observation de l’image formée au foyer d’un miroir qui s’était rencontré accidentellement sous sa main, il se trouva avoir formé un instrument avec lequel il put observer, comme avec les lunettes découvertes sept ans auparavant, les objets terrestres et célestes. »

Si la première édition de l’ouvrage du père Zucchi est de 1652, il faut rapporter, suivant des principes incontestables en matière d’invention, à cette même