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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

petites étoiles disparaissaient de même à des distances plus ou moins grandes d’Uranus, suivant leur intensité.

Le phénomène pourrait tenir à plusieurs causes distinctes ou à leur combinaison. Il serait possible que l’ébranlement communiqué à la rétine par les rayons concourant à la production de l’image de la planète s’étendît un peu au delà du contour de cette image et y rendît plus difficile la visibilité de très-faibles lumières ; on pourrait aussi imaginer qu’à raison de quelques défauts, de quelque aberration dans le miroir du télescope, l’image principale était entourée, jusqu’à de certaines distances, d’une sorte d’auréole lumineuse.


CHAPITRE XXIII

champ de la vision naturelle


Ptolémée annonçait avoir reconnu expérimentalement, que le champ de la vision, que l’espace qui est visible dans une position invariable de l’œil se trouve limité par un cône rectangle, c’est-à-dire par un cône ayant son sommet à la pupille et dans lequel les arêtes diamétralement opposées sont perpendiculaires entre elles. Cette donnée nous a été transmise par Héliodore de Larisse, car le premier livre de l’Optique de Ptolémée est perdu. Les auteurs modernes l’ont adoptée. Il en résulte que pour voir du même coup d’œil l’horizon et le zénith, il faut diriger l’axe visuel à 45° de hauteur, et que jamais, l’œil ne tournant pas dans son orbite, nous ne pouvons apercevoir simultanément plus d’un quart de la surface du ciel.