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paroles d’introduction.

sées au Bureau des Longitudes par ses règlements. En me confiant l’honneur de les représenter, mes confrères ont bien voulu s’en rapporter entièrement à moi sur la manière d’envisager la science et sur le nombre de leçons que je consacrerai à développer devant vous ses principales théories. J’aurais donc le droit de faire un cours d’astronomie technique destiné à des astronomes de profession ; un cours d’astronomie nautique à l’usage des officiers de marine ; un cours sur les rapports de l’astronomie et de l’art de l’horloger. Ces divers cours ne pourraient intéresser qu’un fort petit nombre de personnes : j’ai donc adopté un cadre plus étendu, je me suis décidé pour des leçons que tout le monde puisse comprendre. Le cours cependant, je vous en avertis, ne sera élémentaire que par la forme. Toutes les branches de la science, même les plus délicates, passeront successivement devant vous.

Ici commencent mes appréhensions ; ici s’offre une difficulté presque insurmontable. Cette difficulté, vous l’avez déjà devinée : sur quel degré de connaissances mathématiques dois-je compter ? quelle détermination prendre à ce sujet qui puisse convenir à tout le monde ? Celui-ci me concéderait la trigonométrie ; celui-ci ne voudrait pas aller plus loin que la géométrie élémentaire ; un troisième désirerait me voir recourir aux méthodes rapides, fécondes, du calcul différentiel. Dans l’impossibilité de concilier ces désirs des plus habiles, j’ai pensé, moi, au plus grand nombre, et je me suis décidé pour le parti le plus radical. Je ferai donc le cours sans supposer à mes auditeurs aucune connaissance mathématique quelconque. Les quatre ou cinq propositions élémentaires de géométrie qui nous seront indispensables je vous les démontrerai, ou du moins j’en fixerai le sens avec précision.