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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

une seconde, par l’intermédiaire de la lunette, devient 100 secondes, la lunette grossit 100 fois, et ainsi de suite.

Dans les vingt minutes, quantité dont le prisme sépare les images par hypothèse, il y a un nombre de secondes égal à 20 fois 60, ou 1 200 secondes ; dirigeons la lunette sur la série de mires dont nous venons de parler, la mire d’une seconde devient-elle dans la lunette 1 200″, la lunette grossit 1 200 fois. Mais comment savoir si, dans la lunette, le cercle de 1″ est devenu 1 200 fois plus grand ? La question sera résolue en plaçant le double prisme entre l’oculaire et l’œil, et voyant si les images du petit cercle amplifié sont tangentes l’une à l’autre. Si ce sont seulement les deux images du cercle de 2″ qui sont tangentes entre elles, quand on regarde avec le prisme placé toujours entre l’oculaire et l’œil, c’est une preuve que la lunette grossit 2″ au point de les rendre égales à 1 200″, c’est-à-dire que le grossissement est égal à ou à 600 fois.

S’il faut recourir à la mire de 3″ pour que, grossie par la lunette, elle devienne 1200″, le grossissement de cette lunette sera ou 400 fois, et ainsi de suite pour les grossissements inférieurs aux précédents quels qu’ils soient.

Ce moyen de mesurer les grossissements ne suppose, comme on voit, aucune connaissance de la théorie des lunettes, ou du rôle que jouent l’objectif et l’oculaire de ces instruments ; elle est une application directe du mot grossissement convenablement entendu et elle conduit au résultat cherché avec toute la précision désirable.