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qui m’a fourni de telles paroles, je me hâte de leur annoncer qu’il s’appelait Aristote.

J’ai maintenant réfuté tout ce qu’il ; y avait de spécieux dans les écrits ministériels auxquels mes deux premières lettres ont donne naissance. Ma tâche, cependant, n’est pas encore finie. En toute autre circonstance j’aurais pu mépriser les insinuations, tes attaques directes et personnelles dont on essaie l’effet sur les habitués de certains salons, avant de les colporter dans les ateliers, dans les magasins, dans les corps de garde. Aujourd’hui, je n’ai pas le droit de me montrer aussi indifférent. Puisqu’on ra rendu nécessaire, il faut, malgré toute ma répugnance, que je parle de ma position ; il faut que le public soit à même de juger si les antécédents de l’écrivain peuvent faire tort à ses paroles.

« De quoi se mêle M. Arago ? Au lieu de venir jeter l’inquiétude dans l’esprit de ses concitoyens, ne ferait-il pas mieux de rester exclusivement astronome ou physicien ? »

Je pourrais citer des circonstances assez peu éloignées, où les personnes qui m’adressent aujourd’hui ces reproches ne trouvaient pas mauvais que laissant momentanément de côté l’astronomie, je me chargeasse de certaines missions, de certaines démarches. J’irai plus droit au but par cette déclaration : je ne reconnais à qui que ce soit le droit de tracer autour de moi un cercle de Popilius. En signalant à la population de Paris les événements dans lesquels les forts détachés pourraient tôt ou tard jouer un rôle sinistre, j’ai accompli, je le crois, le devoir d’un bon citoyen ; j’ai pensé, de cette manière,