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d’après les règlements, les fusées à bombes sont ordinairement fabriquées de manière à durer de 50 à 60 secondes, Les anomalies accidentelles qui se manifestent, particulièrement dans le tir des bombes anciennement chargées, n’empêchent pas les résultats moyens d’être à peu près conformes aux prévisions des artilleurs. Voici, au surplus, en quels termes, j’oserai presque dire burlesques, l’auxiliaire du Journal de Paris renchérit sur l’avocat ministériel : « Les bombes hollandaises, bien que tirées à des distances très-rapprochées, éclataient souvent en l’air… Il est donc évident qu’il n’est pas facile de composer des fusées à l’épreuve d’une longue portée ! »

Pendant le siége de 1810 et de 1841, beaucoup de bombes, dit-on, ne tombaient pas dans Cadix. Loin que ce fait doive surprendre, on avait dû le prévoir. Citons, en effet, les résultats de quelques expériences authentiques faites à Séville, en 1811, par le général Ruty :

Portée de la bouche à feu. Déviations extrêmes, à droite ou à gauche, relativement à la direction de la ligne du tir.
2450 toises. 200 toises.
2526 250
2687 300

Ainsi, à la distance d’une lieue, le projectile tombe quelquefois 200 et 300 toises à droite ou à gauche de la ligne dirigée vers le but qu’on a visé. Or, la ville de Cadix occupe une langue de terre presque triangulaire, dont la pointe fait face à la côte de Matagorda où se trouvaient nos batteries, à près de 3, 000 toises de l’extrémité N.-O. de la ville. Cette extrémité forme la base