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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

épreuve des ouragans, des pluies diluviales et des débordements. C’est par de telles applications que les travaux des ingénieurs, des chimistes, méritent surtout dé fixer l’attention des pouvoirs publics et des législateurs. Arrêtons un moment nos regards sur cette phase de la question cherchons ; à évaluer en nombres les services que, sous ce rapport, M. Vicat a rendus à son pays.

C’est à Paris que les procédés de M. Vicat reçurent d’abord une vive impulsion par les soins de M. Bruyère ; c’est à Paris que nous trouverons une première évaluation des économies que ces procédés ont amenées.

Avant 1818 les travaux hydrauliques de la capitale étaient presque tous exécutés en plâtre ou avec de la chaux grasse. De là, de nombreuses et très-coûteuses réparations annuelles. Depuis 1818, date des premières publications de M. Vicat, on a eu recours à la chaux hydraulique. C’est la chaux hydraulique qui donnera aux constructions nouvelles une durée à peu près indéfinie.

La même solidité aurait été obtenue avec de la chaux de Senonches ; mais la chaux de Senonches, rendue à Paris, coûte de 80 à 90 francs le mètre cube, tandis que la chaux provenant des carrières à plâtre cette chaux que, avant les recherches de M. Vicat, on jetait dans les décharges, vaut environ 40 francs. Cette différence de prix, appliquée au volume de 37, 000 mètres cubes de chaux que les ingénieurs de Paris ont employés, de 1818 a 1841 à la construction des égouts, des réservoirs d’eau des canaux, etc. correspond à une économie de plus de 1, 500, 000 francs.

Un des membres de votre commission dirigeait une