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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES

ces matières auraient pu fournir la chaux hydraulique nécessaire à l’entière construction du bassin.

Voici un fait encore plus remarquable, surtout par les conséquences qu’il a eues :

A l’époque de l’exécution des canaux de Bretagne, l’administration était très-embarrassée de savoir où elle se procurerait la chaux hydraulique. M. Vicat reçut la mission de visiter les lieux, et, presque immédiatement il reconnut, dans les carrières de Pompéan, près de Rennes, entre les couches de pierre à chaux grasse exploitées de temps immémorial, un banc marneux verdâtre, désigné sous le nom de brûle-mort-vert, que les chaufourniers rejetaient avec le plus grand soin. Ce banc dédaigné a non-seulement fourni, après l’examen de M. Vicat, à tous les travaux de la Vilaine et du canal d’Isle-et-Rance, mais il est devenu la seule ressource de cette partie du royaume pour toutes les constructions hydrauliques qu’on y exécute.

V. considérations économiques.

Le prix de la chaux entre presque toujours pour une part considérable dans le prix des maçonneries. Les chaux ont des propriétés très-diverses qui décident de la durée des constructions et du mode de leur exécution. Dans les contrées où la chaux est abondante et de bonne qualité, les édifices durent des siècles sans avoir cependant exigé des dépenses ruineuses. On peut y construire, même pour les habitants les plus pauvres, des demeures salubres, peu exposées aux incendies ; d’une solidité à