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CHAUX ET MORTIERS HYDRAULIQUES
II ciments.

M. Vicat s’est également occupé avec succès des ciments.

Les architectes distinguent les ciments des mortiers d’après l’aspect physique. Le sable contenu dans le mortier y existe à l’état de mélange, sous forme de gravier plus ou moins grossier, plus ou moins apparent. La pâte du ciment paraît homogène, quoiqu’elle renferme, à la fois, de la chaux, de la silice et de l’alumine.

Aucune matière n’a joui de plus de célébrité parmi les constructeurs, que le produit connu encore aujourd’hui sous le nom de ciment romain.

Ce ciment qui, à l’origine, s’appelait ciment aquatique, fut fabriqué, dès l’année 1796, par MM. Parker et Wyatts. Il était le résultat de la torréfaction de certains galets calcaires ovoïdes qu’on trouve, en assez grande abondance, à quelque distance de Londres.

Le ciment romain, gâché en pâte un peu consistante, se solidifie en quelques minutes à l’air ou dans l’eau. Il est certains travaux, le tunnel sous la Tamise par exemple, qui n’auraient pas pu être exécutés sans ciment romain. Dans d’autres circonstances, cette solidification très-rapide devient un obstacle réel. On remplace alors le ciment par du mortier hydraulique dont le prix est d’ailleurs beaucoup moins élevé.

Parker et Wyatts fabriquaient leur ciment romain et le vendaient à toute l’Europe ; les constructeurs en faisaient usage ; mais ni les uns ni les autres ne se rendaient