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MACHINES À VAPEUR

autant du marquis de Worcester[1]. Celle des machines de Papin dans laquelle l’action de la vapeur et sa condensation sont successivement en jeu, n’a été exécutée qu’en petit, et seulement dans la vue de constater expérimen-

    sent comme non avenus ! J’accorderai, si l’on veut, qu’il n’existe pas de piston proprement dit dans la machine d’épuisement de 1707 ; que la condensation de la vapeur n’y joue absolument aucun rôle ; qu’en tout cas cette machine est postérieure à la patente du capitaine Savery, sans qu’on en puisse rien conclure, puisque ce n’est pas l’ouvrage de 1707 que nous citons, mais bien un recueil de 1695, mais bien les Actes de Leipzig de l’année 1690. Bossut s’autorise, dans son Hydrodynamique, de l’ouvrage de 1695 pour attribuer à Papin une part importante dans l’invention de la machine à vapeur ; Robison répond que cet ouvrage n’existe pas ! (The fact is that Papin’s first publication was in 1707.) Je concevrais qu’il eût déclaré ne l’avoir point vu ; mais cette dénégation tranchante, opposée à l’assertion positive de Bossut était d’autant plus singulière, que le livre de Papin n’est pas très-rare en Angleterre, qu’en tous cas les Actes de Leipzig qui en renferment la substance se trouvent dans les principales bibliothèques, et qu’enfin cet ouvrage, dont le célèbre professeur d’Édinburgh nie l’existence, a été annoncé et analysé en mars 1697, dans les Pilosophical transactions, un an avant qu’il fût question de la machine de Savery. L’analyse des Transactions philosophiques, cette remarque ne doit pas être oubliée, donne d’ailleurs textuellement le passage de l’ouvrage de Papin qui est relatif a l’emploi de la vapeur, d’abord comme moyen de pousser le piston, ensuite comme moyen de faire le vide dans le corps de pompe. (Voyez Trans., t. XIX, p. 483.)

  1. Le privilège sollicité par le marquis de Worcester, lui fut accordé, au dire de Walpole, d’après la simple assurance qu’il donna aux commissaires nommés à cet effet, qu’il avait Inventé une machine marchant par l’action de la vapeur. Si la machine avait été réellement construite, la remarque relative à la déclaration, comme l’observe M. Stuart, n’eût pas été nécessaire. Je n’ignore pas qu’en dernier lieu on a prétendu, au contraire, que le bill sollicité par Worcester fut l’objet d’un examen long et minutieux ; mats pour annuler le témoignage de Walpole, il aurait fallu prouver que les commissaires du parlement avaient vu une machine fonctionnant ou du moins un modèle, et personne jusqu’ici ne l’a prétendu.