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CONSTRUCTION DES MACHINES

ce changement de tarif ? J’ai soutenu ici une lutte très-longue et très-vive pour faire établir que les locomotives sont des machines à vapeur ; elles étaient portées dans la loi de douanes comme machines à dénommer. Vous voyez donc, M. le ministre, qu’il n’était pas tout à fait exact de dire que vous n’aviez pas attendu mes avertissements pour faire cette modification.

Rien n’est plus important que de faire exécuter les machines à vapeur dans nos ateliers. Je sais de science certaine, que des membres de certaines compagnies sont imbus de préjugés sur cette question, et il faut les faire disparaître. Je sais quelle lutte j’ai eu à soutenir pour faire prévaloir parmi des officiers pleins de mérite, l’opinion que nos artistes pouvaient exécuter les instruments de précision, ceux dont la marine fait usage, par exemple, aussi bien que les artistes anglais. J’ai été dix ans à faire prévaloir cette opinion avec le temps et la persévérance, j’arriverai au même résultat pour les machines. Il est d’une importance extrême d’exécuter les machines à vapeur de toute nature dans nos ateliers, parce qu’il est indispensable d’augmenter en France le nombre des mécaniciens. Je le répéterai à satiété, la marine en a besoin ; souvent le résultat d’une bataille dépendra de l’habileté du chauffeur et du mécanicien. Je sollicite dans un intérêt national… (Aux voix, aux voix !) Je vois que c’est un parti pris… Je profite d’un moment de silence pour répéter qu’il est question dans mon amendement de ce qu’il y a de plus précieux au monde, de la défense de notre pays. Voilà une vérité évidente. Votez maintenant comme vous voudrez !