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pareil de Papin servait seulement à rendre sensible un fait bien connu, car… etc. »

Dans les diverses citations que j’ai dû lui présenter, le lecteur aura certainement remarqué ce passage : « L’appareil de Papin n’emploie pas à la fois la force élastique et la condensation de la vapeur. » (Papin’s apparatus does not use both the elastic force and condensation of the steam.)

Après de semblables paroles, toute discussion devient impossible. Quelle concession espérer, en effet, d’un antagoniste décidé à nier l’évidence ? Papin, dites-vous, n’employait pas à la fois la force élastique et la condensation de la vapeur ! Mais pourquoi mettait-il donc de l’eau sur la plaque inférieure de son corps de pompe ? Pourquoi la faisait-il bouillir lorsqu’il voulait donner au piston un mouvement ascendant ? Pourquoi retirait-il le feu quand le moment était venu de faire descendre le piston sous l’action de la pression atmosphérique ?

Les inqualifiables dénégations de M. Ainger sont sans doute bien étonnantes ; mais ce qui doit surprendre encore davantage, c’est qu’un Mémoire dépourvu à ce degré-là de tout esprit de justice, de toute vérité, de toute logique, ait pu être débité, écouté, accueilli dans une institution que les leçons d’un Humphry Davy, d’un Thomas Young ont jadis tant illustrée ; dans un établissement qui a eu l’inappréciable avantage de compter parmi ses professeurs des savants du mérite de MM. Faraday et Millington. Au reste, tout bien considéré, ces efforts impuissants des passions ou des préjugés nationaux, sont un hommage solennel rendu aux inventions de Papin. Je n’hésite donc