Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vient à frapper ce globe, l’air qu’il contient étant échauffé presse le liquide ; celui-ci s’échappera par le siphon et descendra dans la base par l’entonnoir. Mais quand l’appareil sera à l’ombre, l’air [moins dilaté] cédant de la place dans le globe, le tube reprendra le liquide. Ce phénomène aura lieu autant de fois que le soleil frappera [le globe]. » (Les mots entre crochets sont ajoutés au texte pour plus de clarté.)

Le lecteur a maintenant sous les yeux le passage, mais le passage non altéré, d’après lequel on veut priver Papin de l’honneur, qui lui revient si légitimement, d’avoir le premier employé la vapeur d’eau pour faire le vide sous un piston et pour produire un mouvement alternatif. Je le prie donc de vouloir bien comparer les paroles de l’auteur grec avec les explications de M. Ainger, et il verra que les mots vapeur, vapeur élastique, condensation de la vapeur pour produire le vide, sont de pures inventions ; qu’Héron n’en dit rien, qu’il n’y a pas songé ; que son but, que son but unique, est d’employer la force élastique de l’air contenu dans le globe EF, quoique le mot air ne se trouve pas une seule fois dans la paraphrase de l’auteur anglais.

M. Ainger n’a pas dû supposer que je laisserais son Mémoire sans réponse. Alors comment expliquer les altérations si nombreuses, si graves, qu’il a fait subir aux paroles d’Héron d’Alexandrie ? La question n’est certainement pas facile à résoudre ; voici cependant de quelle manière M. Ainger a peut-être raisonné.

Puisque l’appareil du mécanicien grec renfermait de l’eau, il y avait dans son globe de la vapeur mêlée à l’air ;