Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
MACHINES À VAPEUR.

vapeur comme principe de mouvement ; en second lieu, l’idée, non moins importante, de se débarrasser de cette vapeur, par voie de refroidissement, dès qu’elle a agi.

Celui qui, réfléchissant le premier sur l’énorme ressort qu’acquiert la vapeur d’eau quand elle est fortement échauffée, a montré qu’elle pouvait servir à élever de grands poids ; celui qui le premier a proposé et décrit une machine dans laquelle l’élasticité de la vapeur était le seul principe de mouvements utiles à l’industrie, doit-il il être considéré comme l’inventeur de la machine a feu ? Telle est la première question que l’histoire de cette machine fait naître ; or, elle a été résolue affirmativement dans tous les ouvrages dont j’ai eu connaissance : Thomas Young, Robison, Partington Tredgold, Millington, Lardner, Nicholson, etc., sont unanimes à cet égard. Pour mon compte, je n’ai fait qu’adhérer à l’opinion de tant de physiciens et d’ingénieurs habiles. Je ne me suis séparé d’eux qu’en un seul point : en Angleterre on appelle généralement marquis de Worcester la personne à laquelle la découverte est due ; moi je soutiens qu’elle se nomme Salomon de Caus, et je me fonde sur ce que l’ouvrage de cet ingénieur renferme la figure et la description d’une machine destinée à soulever l’eau par l’action de la vapeur ; sur ce que celle du marquis de Worcester, dont personne au reste ne connait la forme, avait précisément le même objet ; sur ce que le peu qu’on en sait n’a paru qu’en 1663, quarante-huit ans après la publication de La Raison des forces mouvantes.

Voici venir maintenant M. Ainger, qui trouve aussi une machine destinée à élever de l’eau, dans un auteur.